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Colloques, publications de psychanalyse
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Derrida - Lacan

Derrida - Lacan

Isabelle Alfandary

Frédéric Dahan

les 22 et 23 novembre 2025

à l’AEPP (Association des étudiants protestants de Paris)

4 rue Titon, 75011 Paris

Argument

   

Derrida est un grand lecteur de l’histoire de la philosophie ; il est aussi un très fin lecteur de l’œuvre de Freud. Comme Lacan, autrement que Lacan, il lit et relit tout au long de son œuvre le texte freudien. C’est notamment depuis la découverte du statut de l’écriture dans le rêve et la pulsion de mort qu’il revisite la tradition européenne.

Derrida est un lecteur inclassable en tant que sa production est aux marges du discours de l’analyste et du discours du philosophe. 

Lacan enseigne que l’acte analytique ne cesse pas de nous apprendre à parler. Cela consiste en des lectures de la lettre a comme plus-de-lire.

Ces marges seraient-elles une autre expression de la littoralité de la fonction de l’objet a ?

Pourrait-on supposer que cette question est l’implicite, sinon l’insu, de la rencontre entre ces deux auteurs ― une rencontre marquée du sceau du ratage et du malentendu. Lacan et Derrida se sont beaucoup manqués, se sont également beaucoup lus, ont échangé par textes interposés.

 

Ce colloque souhaite déployer les affinités entre Derrida et Lacan quant à la question de la lettre comme fonction de l’écriture (de l’inconscient) et explorer la nature de différends parfois violents, souvent féconds qui lient et séparent Derrida de Lacan, Lacan de Derrida. Ainsi, malgré les différentes contingences contextuelles qui ont marqué le ratage de leurs rencontres et la nécessité logique et structurante de certains de leurs désaccords, nous soutenons qu’ils se sont réciproquement nourris, que leurs œuvres à bien des égards s’interrogent et se répondent.

L’œuvre de Derrida souffre aujourd’hui dans l’université d’un relatif oubli, la « déconstruction » expose son inventeur à de nombreuses attaques tous azimuts. Ce colloque pourrait être l’occasion de se demander pourquoi les tenants du discours de l’analyste, des discours du maître et de l’université ont tendance à excommunier Derrida de leur champ.

Parmi les nombreuses mentions du texte freudien qui traversent les textes de Derrida, prenons par exemple cet énoncé, programmatique de toute son œuvre et qui donne à lire comment Derrida ― sans « être » analyste ― a saisi le réel de l’événement Freud : « Freud et la scène de l’écriture », mars 1966 ― qui précède donc la publication des Écrits.

« Sans doute le discours freudien ― sa syntaxe ou, si lon veut, son travail ― ne se confond pas avec ces concepts nécessairement métaphysiques et traditionnels. Sans doute ne s’épuise-t-il pas dans cette appartenance. En témoignent déjà les précautions et le « nominalisme » avec lesquels Freud manie ce qu’il appelle les conventions et les hypothèses conceptuelles. Et une pensée de la différence s’attache moins aux concepts qu’au discours. Mais le sens historique et théorique de ces précautions n’a jamais été réfléchi par Freud. »

Nous soutenons que Lacan, précisément avec le mathème de « l’objet a qui tétraèdre le discours de l’analyste », accomplit ce programme. Passage de la pulsion comme convention à l’objet a comme fonction de la lettre. Ainsi nous aimerions questionner comment l’adage de Lacan « qu’une lettre arrive toujours à destination » contient l’énoncé contraire que lui oppose Derrida et déclenche la réfutation féconde que l’on sait.

Le colloque que nous projetons rassemblera des philosophes et des psychanalystes.

 

le 11 janvier 2025,

I. A.

F. D.

Participation aux frais

Inscription

chèque à l'ordre de l'Association de la lysimaque, à envoyer au 7 bd de Denain, 75010 Paris, avec vos coordonnées (nom, courriel, adresse, téléphone)
courriel: lysimaque@wanadoo.fr
tél 06 12 12 85 97
Entrée libre pour les étudiants

100€

Le nombre de places étant limité, on est prié de s'inscrire dès maintenant

Programme 

Samedi 22 novembre

matin, 9h00

Inscription

9h30

Introduction et discutante : Isabelle Alfandary

― Marc Goldschmit : Lacan, Derrida, discours, écriture

― René Lew : Déconstruire la grammatique

― Élias Jabre : La der des ders

 

après-midi, 14h

Discutant : Osvaldo Cariola

― Mathias De Meyer : Une ethnographie des écritures scolaires au Maroc : dialogues avec Derrida

― John De Witt : Des aveux d’accent et désir

― Monique David-Ménard : Trois anti-philosophes : Derrida, Lacan, Freud

 

Dimanche 23 novembre 

matin: 9h30

Discutante : Jeanne Lafont

― Stéphane Habib : Tympaniser la psychanalyse

― Emmanuel Brassat : Grammatologie ou-et signifiance

 

après-midi, 14h

Discutant et conclusion : Frédéric Dahan

― Jean-Charles Fébrinon-Piguet : Venez manger (,) les enfants

― François Ardeven : La « parole pleine », une lecture de la Carte postale de Derrida (pp. 490-510)

― Maryan Benmansour : Impressions d’archives

El estallido (II)

El estallido (II)
Deux : l'éclatement de l'univers du discours implique un hors univers

Daniel Paola (Escuela freudiana de Buenos Aires)

René Lew

les 24 et 25 janvier 2026

à l'AEPP (Association des étudiants protestants de Paris)

4 rue Titon, 75011 Paris

Pour voir le programme

aller plus bas

Argument

L’éclatement de l’univers du discours implique un hors univers

 

Les liens univers/hors univers restent à définir. C’est dire que la question de la dualité est d’emblée posée dans l’éclatement de l’univers du discours ― qui, tel quel, isolément, n’existe donc pas. Il n’existe pas pour des raisons internes à la logique classique des ensembles[1] et donc aussi pour des raisons qui lui sont extérieures, attenantes aux logiques imprédicatives, dites « déviantes » par Quine et que j’appelle « hétérogènes » ou « hétérodoxes ». Cette dualité, métaphorisée, est sexuelle (sex(d)uelle). Plus directement, il s’agit du passage, lui-même littoral, de la lettre (ouvrant à l’univers du discours) au signifiant (qui ne saurait, du fait de sa labilité, construire un univers) : la question de ce passage pourra concerner une fraction de ce colloque.

Parallèlement les rapports de la logique classique (masculine) aux logiques hétérogènes (féminines) devront s’expliciter, en particulier en termes de récursivité, imprédicativité et prédicativité.

Au centre de ces questions l’énigme (?) du nombre d’Euler peut être interrogée. Elle se situe à l’orée de la topologie.[2] Le nombre d’Euler[3] entre dans l’élaboration de l’homéomorphisme (la ressemblance, disons) de deux polyèdres avec la sphère, de présenter le même nombre d’ Euler soit 2 ; parler de sphéricité implique donc de discuter de l’ouverture du 2 vers une asphéricité.

Cela dit, quatre termes (je précise : S1, S2, a, S barré) sont nécessaires pour parler de l’inconscient. J’ajoute qu’ils sont suffisants en nombre, vu l’ampleur du nombre de connexions entre eux qu’appellent quatre termes (ou quatre propositions), soit 65536 (car l’accroissement du nombre de connecteurs avec l’augmentation du nombre d’éléments connectés est rapide, pour ne pas dire exponentielle : ensuite 4 milliards, et 20 milliards de milliards grosso modo). Pas étonnant que Lacan passe aux transfinis. J’y reviendrai aussi.

*

Dans son intervention à The Structuralist Controversy tenue les 18-21 octobre 1966[4] à Baltimore, Lacan avance la question des nombres réels, soit la structure de la continuité poussée jusqu’au premier infini ω et sa reprise par Cantor pour l’amener à l’hypothèse du continu ouvrant sur le premier transfini ℵ0. (C’était une manière d’annoncer la littoralité.)

Il commence par l’unité, mais en notant (loc. cit., p. 190) qu’elle est difficile à appliquer à l’inconscient, car celui-ci n’est pas en lui-même une totalité. Précisément, selon moi, l’inconscient échappe de l’univers dans le hors univers où opère l’asphéricité du « 1 = 2 », comme Lacan se plaît à soutenir par ailleurs un tel énoncé aporique, mais très effectif dans la bande de Mœbius qui met en continuité (voir p. 192) l’opposition duelle et locale de termes unifiés globalement. Il parle donc d’« unité intensionnelle » (p. 190).[5] L’unité en question n’a rien d’une unification (ce qu’il appelle par ailleurs un Un « unien »[6]). Elle est « unaire ». Le terme de « rate » qu’il utilise en anglais, et qui rappelle le « Rate » allemand[7], nous rappelle le Betrag freudien qui n’a rien d’une quantité (quantum), mais est une cote, une cotation.

Je cite Lacan en le traduisant (p. 191) :

« La difficulté réelle se situe dans le fait que chaque entier est en lui-même une unité. [Cela ne vaut que pour les cardinaux, R.L.] Si je prends deux comme une unité[8] […], hommes et femmes par exemple [pas n’importe lequel] ― l’amour plus l’unité[9], mais c’est terminé par après : après ces deux il n’y a personne, peut-être un enfant, mais c’est là un autre niveau et générer trois est une autre affaire. […]

Il est nécessaire que ce deux constitue le premier entier qui n’est pas encore né comme un nombre avant que le deux apparaisse. [Le style de Lacan reste embrouillé.] Vous avez rendu cela possible, parce que le deux est ici redevable de son existence au premier un : mettez deux à la place d’un et vous voyez apparaître le trois. Ce que nous avons là est quelque chose que je peux appeler la marque[10]. Vous avez dès lors [le distinguo entre] quelque chose de marqué et quelque chose de non marqué. C’est avec la première marque que nous avons l’état de la chose. » [Je passe sur Frege, le zéro et l’un. Cela se reprend ainsi :

  théorie des ensembles :                         théorie des nombres ordinaux :

Ø                                                            zéro    0

{Ø}                                                          un       1 = {0}

{Ø, {Ø}}                                                    deux    2 = {0, {0}}

                                                                            = {0, 1}

                                                              …

                                                    et       n           = {0, 1, 2, 3,… n-1}.]

 

La question du deux est pour nous la question du sujet, et nous atteignons ici un fait de l’expérience psychanalytique en ce que le deux ne complète pas l’un pour faire deux, mais doit répéter l’un pour permettre à cet un d’exister. »

Pour moi l’existence est unaire. Lacan : « […] il n’y a pas d’universelle qui ne doive se contenir d’une existence [ou d’une existentielle] qui la nie » (Autres écrits, p. 451). Cela ne fait pas allusion à un non-univers, mais au fait qu’en dehors même de cet hors univers l’univers est tributaire d’une fonction qui le fonde depuis un point d’extériorité.

« La première répétition est la seule nécessaire pour expliquer la genèse du nombre, et une seule répétition est nécessaire pour constituer le stade du sujet. Le sujet de l’inconscient est quelque chose qui tend à se répéter […] » (ibid.).

Ici j’intercale plusieurs figures pour soutenir ce schématisme (demander le PDF à la lysimaque, pour recevoir cet argument avec les figures),

et le 2 est réel, imaginaire, symbolique.

« La mêmeté n’est pas dans les choses, mais dans la marque qui rend possible d’additionner les choses sans considérer leur différence.

[…] La marque a pour effet de gommer la différence et c’est la clé de ce qui arrive au sujet, le sujet de l’inconscient et de la répétition[11], parce que vous savez que le sujet répète quelque chose de particulièrement signifiant […], trauma ou plaisir exquis [comme on parle en médecine d’une « douleur exquise »] » (p. 192).

Mais tout ce texte (cette transcription) serait à reprendre.

La différence locale est gommée au niveau global de l’Un, soit l’Un-Père freudien de Lacan. Dans Encore[12] il en précise les fonctions à l’œuvre en termes de compacité.

Pour y revenir, c’est là selon moi toute la question de la métonymie (de M1 à M3).

Puis Lacan parle ― en référence à zéro, j’imagine ― du fading du sujet (son aphanisis dans l’aliénation)

― d’abord évanouissement du désir, selon Jones,

― puis, métonymiquement, évanouissement du sujet

― et (moins explicitement) l’évanouissement du signifiant (dis-je) venant d’effectuer sa tâche de produire un signifié en se fondant lui-même sur le conséquent qu’il induit pour s’en soutenir, chacun en pleine supposition sans plus quant à son existence, car la supposée existence effective (du sujet comme du signifiant) correspond proprement au fading du signifiant.

Le désir apparaît ainsi comme (effet de) division. Il n’est pas sans objet (comme l’angoisse), un objet qui est coupure, et nommé a par Lacan, un tel objet est dès lors productif, d’avoir pris sur soi cette coupure. Le sujet est lui-même divisé (Freud : clivé, c’est la Spaltung du sujet dans ledit processus de défense).

Le signifiant est refendu par son lien à au moins un autre, un lien nécessaire (et même obligatoire, comme Sollen et S1) à l’existence de ces signifiants, aussi temporaire soit-elle.

Lacan a d’abord parlé d’un premier (l’antécédent) et d’un second (le successeur ou conséquent) signifiants, puis il les a appelés unaire (dans la globalité) et binaire (dans leur localisation), les premier et second signifiants antérieurs étant dès lors tous deux binaires. Lacan parle ainsi de « différence de l’identité » (p. 192). Et son idée de spécifier autrui en disant « je vous numérote » est passée (par quelle voie ? ou bien : est-ce une avancée de front ?) dans l’argot actuel qui fait dire de quelqu’un à quelqu’un d’autre « je te calcule » ou, dans le regret, « il ne m’a pas calculé ».

Les précisions suivantes de Lacan (p. 193) amènent donc à distinguer

― un sujet du tore, que la coupure ou l’ouverture circulaire entourant le trou « central » (qui n’est pas « l’âme » du tore) met à plat en un symptôme (névrotique) depuis l’induction de l’objet que produit cette coupure,

― un sujet du plan projectif,

. soit selon une coupure en ligne sans point, laquelle met à plat un disque avec effets symptomatiques de psychose dans cette sphéricité,

. soit selon une coupure en point hors ligne, réduisant la bande de Mœbius subsistante à n’être prise qu’en objet dans la perversion.

Par contre je ne suivrai pas Lacan dans son assertion (ou est-ce là faute de transcription ?) qu’un sujet dépend d’un nombre fini de signifiants[13], car précisément que le signifiant ne s’appartienne pas (S ∈/  S) ou, dit autrement, qu’il ne soit pas identique à lui-même, implique la récursivité qui permet d’avancer en chaîne ou, mieux, en réseau infini et même transfini.[14] L’inconscient dépend de l’imprédicativité[15] de la définition du signifiant, impliquant toutes les logiques hétérodoxes que nécessite la psychanalyse. La récursivité de la signifiance tient à sa fonction de trou symbolique, en tant que vide opératoire (car un signifiant n’existe pas préalablement à l’efficacité de sa mise en exercice, productrice du successeur qui lui est nécessaire) et il n’existe pas plus (du fait de son évanouissement) pendant et après l’opération susdite. Lacan parle de gap, loss faisant place à un lack possible. Un trou, une perte, voire un écart font place à un manque et de là (par rapprochement) à un lacs. Je cite : « Quand le sujet prend la place du manque, un manque est introduit dans le monde[16], et c’est la définition du sujet ».

La « métonymie de toute signification » (p. 194) supporte l’objet a par la voie du désir et Lacan passe ainsi à l’existence comme jouissance (ou vice versa), parlant d’un « sujet de la jouissance » (ibid., en français) en vis-à-vis de l’objet a.

Je retrouve ensuite (p. 195) la référence de Lacan à la barrière que le plaisir oppose à la jouissance. Cela implique, pour faire sauter cette barrière réduisant l’existence du sujet, d’introduire une compactification des choses, de l’Autre, comme du sujet, laquelle n’opèrerait plus par du plein (soit l’adjonction d’un point rapportant en cercle chaque extrémité d’un segment de droite à l’autre extrémité), mais par le vide de la signifiance, soit derechef le passage du zéro à l’un et la subsistance du zéro (son « échappement dans… ») dans cet un.

La remarque de Richard Macksey (p. 200) parlant de « progression récursive » est d’autant plus justifiée.

Au total, le binaire tient au fait[17]

― que le signifiant soit évanouissant et qu’en sens inverse de l’opération que j’ai déjà évoquée cet évanouissement implique un successeur toujours précaire pour la signification qu’il porte avec soi et qui se présente comme équivocité du fait de cette binarité ;

― que l’inconscient échappe à la contradiction en s’établissant sur un ni… ni… (ni exactement vrai ni exactement faux),

― que tous les connecteurs envisagés par Lacan (y compris dans la spécificité de ceux-ci, comme celui de l’aliénation[18]) sont binaires.

Pour insister sur Euler, j’ajouterai que la création de la topologie, avec le défi de ne passer qu’une seule fois, en un seul trajet, par les sept ponts de Kœnigsberg, implique un tel trajet spécifique (eulérien, dit-on) dans la structure du sujet (ce que la figuration indique) et que ce trajet, pour passer une seule fois par toutes les fonctions (soit les ponts) ― et non une seule fois par les éléments induits par ces fonctions ― nécessite une faille dans cette structure.

La « non-identité à soi-même » implique le zéro, l’un se définissant de son identité à zéro. Mais parler de non-identité à soi-même nécessite que chacun de ces termes en soit défini allant

― de la négation

― à l’identité

― et à l’ipséité.

J’insisterai en conclusion sur le discours de la psychanalyse : où le « qu’on dise » de la fonction phallique induit l’univers de « ce qui se dit dans ce qui s’entend » tout en y échappant. Pour moi « qu’on dise » est récursif quand « ce qui se dit dans ce qui s’entend » est prédicatif. Et la fonction phallique est le domaine de la lettre ― dès lors non plus comme caractère, mais comme littoral ―, quand le hors univers est le domaine du lecton, de l’exprimable, avec toutes les apories de l’incorporel[19] unaire ouvrant au signifiant binaire. Dès lors je dirai que ce qui s’écrit échappe dans ce qui s’entend. Et la question en jeu est que cet écrit n’échappe pas à sa lecture.

                                                                                   René Lew

avril 2025

 


[1] Voir P. R. Halmos, Naïve Set Theory, trad. fse Introduction à la théorie des ensembles, Gauthier-Villars.

Référence passée sous silence dans la reprise qu’en fit Lacan dans La logique du fantasme.

[2] Pour y introduire, je traduis ce qu’en dit d’emblée (p. 2-3, puis p. 7) M. A. Armstrong, Basic Topology, Mc Graw-Hill, 1979.

« Le théorème d’Euler

Soit P un polyèdre qui satisfait :

     (a) deux sommets de P peuvent être connectés par une chaîne d’arêtes ;

     (b) toute boucle sur P qui est constituée de segments de droite (pas nécessairement des arêtes) sépare P en deux morceaux.

Alors sommets − arêtes + faces = 2.

      La formule s - a +f = 2 a une histoire longue et compliquée. Elle apparaît la première fois dans une lettre d’Euler à Goldbach datée de 1750. Cependant [à l’époque], Euler ne situe aucune restriction sur son polyèdre et son raisonnement ne peut être appliqué que dans les cas de polyèdres convexes. Il se passa 60 ans avant que Lhuilier n’attire l’attention (en 1813) sur le problème présenté par des polyèdres tels que

   [. un cube avec un plus petit cube ôté de son intérieur,

   . ou un prisme avec un trou rectiligne passant par le centre.]

     L’établissement précis du théorème d’Euler, et sa preuve, sont dus à von Staudt et furent publiés en 1847. »

[3] Ne pas confondre le nombre d’Euler et la caractéristique d’Euler, donnée par la formule d’Euler-Poincaré. 

Corollaire : les complexes dont les polyèdres sont homotopiquement équivalents ont la même caractéristique d’Euler (M. A. Armstrong, loc. cit., p. 200).

[4] Éd. The Johns Hopkins University Press. En concomitance avec la publication des Écrits au quatrième trimestre 1966.

[5] Je rappelle que J. Hintikka soutient qu’il n’y a pas d’intention sans intension. Voir l’édition française d’articles rédigés sur ce thème aux Presses Universitaires de Lille, L’intentionnalité et les mondes possibles, 1989.

[6] J. Lacan, « Télévision », Autres écrits, p. 527.

[7] Voir L’Homme aux rats (Ratte).

[8] Je traduis semblablement « unit » et « unity » par « unité ».

[9] Voir J. Lacan, « Radiophonie », Autres écrits, Seuil, p. 418 : « La métonymie, opérant d’un métabolisme de la jouissance dont le potentiel est réglé par la coupure du sujet, cote [!] comme valeur [soit l’Affektbetrag de Freud : « valeur affective », G. W. I, p. 54, texte en français] ce qui s’en transfère. ».

[10] Voir Merkmal, le « caractère » ou la « marque », selon les traductions, dans la Logique de Kant. De là ma question du passage de la lettre caractère au signifiant : affaire de lecton en grec (soit d’« exprimable »). Voir plus loin.

[11] Lacan : « c’est justement de ce qui n’était pas [souligné par lui] que ce qui se répète procède » (Écrits, p. 43), indication de la récursivité à l’œuvre.

[12] Première séance. Se référer plutôt à l’édition Roussan.

[13] Comme le pensent plus d’un psychanalyste.

[14] À noter que dans Le savoir du psychanalyste, Lacan distingue nommément l’infini et l’indéfini (J. Lacan, séminaire …ou pire, texte établi, Seuil, p. 150).

[15] « Un signifiant représente [c’est une représentance] un sujet pour un autre signifiant. »

[16] Ici une coquille (?) intéressante : word (le mot) pour world (le monde).

[17] J. Lacan, « Radiophonie », Autres écrits, p. 419.

[18] J. Lacan La logique du fantasme, 21 décembre 1966, éd. Michel Roussan, p. 75, à propos de l’« opération ω ».

[19] J. Lacan, « Radiophonie », Autres écrits, p. 409.

Participation aux frais

Inscription

chèque à l'ordre de l'Association de la lysimaque, à envoyer au 7 bd de Denain, 75010 Paris, avec vos coordonnées (nom, courriel, adresse, téléphone)
courriel: lysimaque@wanadoo.fr
tél 06 12 12 85 97
Entrée libre pour les étudiants

100€

Le nombre de places étant limité, on est prié de s'inscrire dès maintenant

Programme 

N.B. :  Les exposés seront traduits en français.

 

samedi 24 janvier 2026 

matin : 9h30

Accueil et inscriptions

 

Appui à la traduction : Ana-Claudia Delgado

 

10h00 ― Daniel Paola, Éclatement, signifiant, subjonctif

                                Estallido, significante, subjuntivo

11h00― Emmanuel Brassat, Éclatement et dispersion : Admiration d’Hölderlin ou des limites

 

12h00 : déjeuner

 

après-midi 

13h45 ― Juan Cruz Di Ninno, Litura. Ravinement. Aver-Zéro. Lettre

                                 Litura. Abarrancamiento. Agua-Cero-Letra

14h45 ― Éric Morel, De l'Un (vraisemblable) au Deux, faux trou d’R

 

15h45 : pause

 

16h00 ― Fernanda Restivo, Sujeto escupido // sujeto esCupido

                                        Sujet craché     //   sujet esCupidon

17h00 ― Felipe Bastidas López, 2 = ni 0, ni 1

 

dimanche 25 janvier 2026

matin

10h00 ― Fernando Montañez, Quelques modes d’implication entre l’éclatement et la logique spatio-temporelle                                                                            Algunos modos de implicación entre el estallido y la lógica espacio-temporal

11h00 ― Osvaldo Cariola, Rien de rien

 

12:00 : déjeuner

 

 après-midi

14h00 ― Silvana Tagliaferro, Détour-dit. Topologie de l`éclatement

                                Détour-dit. Topología del estallido

15h00 ― Stéphane Dugowson (s. r.), Diagramme de Venn borroméen et autres diagrammes entropiques

 

16h00 : pause

 

16h15 ― René Lew, Un hors univers étaye par ses apories un hors point de vue

17h15 ― Discussion d'ensemble

 

 

 

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